Comment Berlin compte enrayer la hausse des loyers

23 octobre 2019


Face à la flambée des loyers, la mairie de la capitale allemande s’apprête à geler les tarifs pendant cinq ans.

Geler les loyers pendant cinq ans. C’est la mesure-phare du projet de loi de la mairie de Berlin qui doit être adopté mardi, selon Le Monde. Il garantit au nouveau locataire de tout logement construit avant 2014 de ne pas payer un loyer supérieur à celui de son prédécesseur. Si le tarif dépasse de 20% un plafond, calculé sur l’échelle des loyers de 2013 majorés de 13%, une baisse pourrait même être exigée auprès du propriétaire. Ainsi, un logement évalué à 7 euros par m² selon la grille de 2013 ne pourra pas être loué ) plus de 8,6 euros d’ici à 2025.

Les locataires estimant leur loyer trop élevé auront en outre le droit de le faire vérifier et de déposer un recours. Il pourra donc être abaissé au «loyer autorisé» par la loi qui s’appuie sur un indice locatif jusqu’à présent uniquement informatif. Quant aux locataires qui emménagent pour la première fois dans un appartement, ils seront également protégés: seul le dernier loyer en vigueur pourra être exigé si les lieux ne sont pas rénovés.

Atteinte au droit de propriété

Même s’ils restent bien inférieurs à ceux de Paris ou de Londres, les loyers à Berlin se sont envolés de près de 85% depuis 2007. À titre de comparaison, ils n’ont grimpé «que» de 25% dans la capitale française. Aujourd’hui, un appartement se loue à un tarif trois fois moins élevé à Berlin qu’à Paris, selon le cabinet Deloitte: 9 euros contre 27 euros en moyenne.

Ce projet de loi concerne tous les logements anciens du parc privé, soit entre 1,5 et 1,6 million de biens immobiliers, selon l’Association de locataires de Berlin. En revanche, les logements sociaux et les nouveaux appartements sont exclus de cette réforme.

Cette initiative, qui fait écho à d’autres dans de nombreuses capitales internationales comme Paris ou New York, est défendue par la municipalité très à gauche de Berlin, composée des sociaux-démocrates, de la gauche radicale et des écologistes.


Parallèlement au gel des loyers, la mairie de Berlin a également entrepris le rachat de logements sociaux vendus, ces dernières années, à des bailleurs privés. Des opérations diversement appréciées. La puissante fédération des entreprises immobilières IVB dénonce une atteinte au droit de propriété, garanti par la Loi fondamentale de 1949 (article 14). Surtout, ces rachats sont loin d’être juteux, bien au contraire: ainsi, le gouvernement de la capitale allemande a récemment acquis pour plus de 900 millions d’euros, 6000 HLM qu’elle avait acquis en 2004 un peu plus de...400 millions d’euros.

Source : immobilier.lefigaro.fr

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